Il y avait 1001 raisons de convier Vanessa Paradis à présider le jury du 46e Festival du cinéma américain de Deauville : son ascension aussi précoce que durable, ses terrains d’expression variés – la chanson, le cinéma, la mode – son parcours de femme généreuse, responsable et engagée, sa carrière internationale aux multiples facettes… Son talent et sa notoriété séduisent tous les publics y compris au-delà de nos frontières. Mais c’est avant tout une artiste atypique et audacieuse que nous avons voulu honorer.
© Marcel Hartmann / H&K
Enfant prodige de la chanson, elle fait une entrée fracassante au cinéma dans Noce blanche de Jean-Claude Brisseau, film pour lequel elle reçoit le César du meilleur espoir féminin et le Prix Romy Schneider. Ces débuts fulgurants ne s’arrêteront pas là, loin s’en faut. Depuis, quelque trente réalisateurs ont fait appel à elle (Patrice Leconte, Yann Gonzalez, Jean-Marc Vallée, John Turturro, Jean Becker, Sharunas Bartas, Samuel Benchetrit…). Côté musique, avec 7 albums, 3 victoires de la Musique, en français ou en anglais, Vanessa Paradis inspire les plus grands compositeurs : de Serge Gainsbourg à Matthieu Chedid en passant par Alain Bashung, Étienne Roda-Gil, Lenny Kravitz et tant d’autres…
En 2015, membre du jury du festival de Cannes, elle affûte son regard sur le cinéma sous la présidence de George Miller… Prémonition de Deauville ? Vanessa Paradis a ce don unique qu’ont les grands acteurs de se fondre dans l’univers des artistes qui la regardent, avec humilité et singularité, toujours.
Les images de la ritournelle du « tourbillon de la vie », qu’elle chante en direct avec Jeanne Moreau lors de la cérémonie d’ouverture du 48e Festival de Cannes irriguent nos regards et nos mémoires.
Le festival se réjouit d’une telle et belle présidence.
Bruno Barde
Directeur du festival