Hommage à Frederick Wiseman

Fre­de­rick Wise­man © Wolf­gang Wesener

Les images valent sou­vent plus que les mots. De cette affir­ma­tion, Fre­de­rick Wise­man en a fait son cre­do, favo­ri­sant la réa­li­té brute qui nous entoure pour faire émer­ger d’elle-même une force cri­tique et véri­table, et deve­nir l’un des plus grands docu­men­ta­ristes de son temps.

Il suf­fit de remon­ter à la pre­mière réa­li­sa­tion du cinéaste amé­ri­cain, TITICUT FOLLIES, pour sai­sir toute la mesure de son geste lorsqu’il débar­qua camé­ra au poing entre les murs de l’unité car­cé­rale psy­chia­trique de l’hôpital de Brid­ge­wa­ter, au milieu des années 1960, avec pour ambi­tion de docu­men­ter le quo­ti­dien sor­dide de ses rési­dents. Pas d’entretien, aucune voix-off, ni de com­men­taire, et encore moins de musique addi­tion­nelle. Seule demeure la véra­ci­té de l’instant, des lieux et de leur envi­ron­ne­ment, retrans­crite à l’écran grâce à un méti­cu­leux tra­vail de mon­tage au long cours.

Cette méthode sin­gu­lière, Fre­de­rick Wise­man l’a appli­quée à l’ensemble de son œuvre sans équi­valent, visi­tant une mul­ti­tude d’établissements et ins­ti­tu­tions aus­si sym­bo­liques que signi­fi­ca­tifs de leur sujet. En plus d’une qua­ran­taine de longs métrages, abor­dant des thé­ma­tiques variées comme l’éducation (HIGH SCHOOL, AT BERKELEY), la san­té (HOSPITAL, WELFARE, NEAR DEATH), la socié­té de consom­ma­tion (MODEL), la vio­lence des hommes (BASIC TRAINING, DOMESTIC VIOLENCE), mais aus­si l’art (NATIONAL GALLERY) et le monde du théâtre qui le pas­sionne (LA COMÉDIE-FRANÇAISE OU L’AMOUR JOUÉ), le cinéaste brosse le por­trait sans détour de notre socié­té contem­po­raine, des États-Unis mais aus­si de la France, où Fre­de­rick Wise­man est venu poser sa camé­ra à plu­sieurs reprises.

Alors que la sec­tion docu­men­taire du Fes­ti­val, « Les Docs de l’Oncle Sam », a été lan­cée en 2003 dans l’idée de pro­lon­ger notre regard et offrir d’autres pers­pec­tives sur l’Amérique contem­po­raine et son his­toire, Deau­ville se devait de rendre hom­mage à une figure essen­tielle du ciné­ma docu­men­taire amé­ri­cain. Pour son cin­quan­tième anni­ver­saire, le Fes­ti­val de Deau­ville s’est donc natu­rel­le­ment tour­né vers Fre­de­rick Wise­man, l’occasion d’honorer une acui­té du regard sans pareille et de redé­cou­vrir trois de ses œuvres récem­ment res­tau­rées en 4K sous la super­vi­sion du maître en per­sonne : JUVENILE COURT (1973), HOSPITAL (1969) et LAW AND ORDER (1969), qui res­sor­ti­ront en salles le 11 sep­tembre dans un pro­gramme inti­tu­lé « Il était une fois l’Amérique »

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