Dès sa création en 1975, le Festival du cinéma américain, par son ancrage à Deauville, affirmait l’idée d’un pont entre les deux nations fondatrices du cinéma ; souffle qui perdure aujourd’hui. La France revêt pour les Américains un caractère particulier et historique, de Lafayette aux plages du débarquement. Soucieux de cette mémoire, le Festival de Deauville a toujours créé des passerelles entre la France et les États-Unis, dans le sillage de la pionnière Alice Guy : la compétition d’un cinéma d’auteurs indépendant, regardé par des jurés français, le prix de l’édition en cours, remis à un cinéaste français œuvrant aux Etats-Unis, les thématiques des rencontres franco-américaines, le prix d’Ornano-Valenti, qui couronne un premier film français par des journalistes américains.
Tant la projection des films que les rencontres avec les équipes ont, lors de l’édition 2020, suscité l’engouement du public. Ce succès de la cohabitation heureuse des films américains et des œuvres françaises, accompagnée des talents et organisée dans des conditions sanitaires extrêmement contraignantes, marque un tournant dans l’histoire du festival. Il prolongera ainsi le bel esprit de Deauville en ouvrant une fenêtre sur le cinéma français, par une sélection de films inédits, qui s’ajoutera aux 50 films américains présentés chaque année. Prenant acte de ce désir des publics et de la profession, le festival franchit une étape importante et continue d’évoluer en consolidant ses bases, en affirmant la liberté d’un art sans frontière qui s’anoblit dans l’altérité. C’est peut-être cela le monde d’après…
Bruno Barde
Directeur du festival